2020 - Le Mural-Nomade : Tapisserie modernes et contemporaines
Du 22 septembre 2020 au 20 décembre 2020
Commissaire de l'exposition : Frère Marc Chauveau
« La tapisserie ne doit jamais servir de dessus de commode ou de buffet de service, ni en dimension, ni en situation. Elle n'est pas un tableau, grand ou petit. La tapisserie doit s'offrir à l'œil, à hauteur d'homme. Elle peut - et doit peut-être - toucher au sol. Sa hauteur est donc déterminante en référence au Modulor. Ainsi entreront-elles comme un élément utile dans la composition de l'architecture moderne et non comme un décor. » Le Corbusier
Le Corbusier considère la tapisserie comme étant le « Mural » des temps modernes et qui est amené, selon lui, à remplacer définitivement les tableaux car s'adaptant mieux au caractère « nomade » qu'exige la vie moderne à leurs propriétaires. C'est ainsi que l'architecte les baptise du néologisme de « Muralnomad ». Concevant son architecture comme un art total, Le Corbusier a toujours associé sa peinture à ses constructions. C'est après la Seconde guerre mondiale, en 1948 qu'il pourra développer le « Muralnomad », grâce à la rencontre de Pierre Baudouin, maître-lissier à Aubusson, qui fera le lien entre peinture et tapisserie. Une étroite collaboration débute entre eux qui durera jusqu'à la mort de l'architecte en 1965
L’exposition permet de découvrir la richesse et la diversité de la tapisserie des années soixante à nos jours. En effet les années soixante sont charnières dans le renouveau de la tapisserie avec deux courants présentés dans l’exposition :
- Celui des tapisseries issues des commandes passées par les Manufactures nationales des Gobelins ou de Beauvais aux grands artistes contemporains et aux avant-gardes dans la tradition qui remonte à la création des Manufactures au 17ᵉ siècle par Colbert. Parmi les nombreux artistes sollicités, nous retrouvons notamment : Geneviève Asse, Pierrette Bloch, Pierre Buraglio, Alexander Calder, Edouardo Chilida, Le Corbusier, Sonia Delaunay, Julije Kniffer, Aurélie Nemours, Gustave Singier, Raoul Ubac, Victor Vasarely, Vieira Da Silva.
- En parallèle émerge le courant de la « Nouvelle Tapisserie » révélé au public en 1962 à la première Biennale internationale de la tapisserie à Lausanne. Ce mouvement se caractérise par un renouvellement des techniques, mêlant inspirations traditionnelles européennes et amérindiennes, ainsi que l’utilisation de matériaux nouveaux. Les tapisseries deviennent de véritables sculptures textiles. De bidimensionnelles qu’elles étaient depuis des siècles, les tapisseries deviennent tridimensionnelles avec une liberté de tissage qui s’émancipe des techniques traditionnelles. « La tapisserie était traditionnelle, bidimensionnelle, ultra-technique et bourgeoise. La voilà dépoussiérée et subversive ! ». Les artistes qui représentent ce mouvement sont notamment : Josep Grau-Garriga, Gleb, Jagoda Buic, Olga De Amaral, Alfred Manessier.
The tapestry must never be used as top of chest of drawers or sideboard of service, neither in dimension, nor in situation. It is not a painting, big or small. The tapestry must offer itself to the eye, at the height of man. It can - and perhaps must - touch the ground. Its height is thus determining in reference to the Modulor. Thus they will enter as a useful element in the composition of modern architecture and not as a decoration. Le Corbusier
Le Corbusier considers the tapestry as being the "Mural" of the modern times and which is brought, according to him, to replace definitively the paintings because adapting better to the "nomadic" character which requires the modern life to their owners. This is how the architect baptized them with the neologism of "Muralnomad". Conceiving his architecture as a total art, Le Corbusier always associated his painting with his constructions. It was after the Second World War, in 1948, that he was able to develop the "Muralnomad", thanks to the meeting of Pierre Baudouin, master weaver in Aubusson, who made the link between painting and tapestry. A close collaboration begins between them that will last until the death of the architect in 1965.
The exhibition allows us to discover the richness and diversity of tapestry from the sixties to today. Indeed, the sixties were pivotal in the renewal of tapestry with two trends presented in the exhibition:
- That of the tapestries resulting from the orders placed by the national Manufactures of Gobelins or Beauvais to the great contemporary artists and to the avant-gardes in the tradition which goes back to the creation of the Manufactures in the 17th century by Colbert. Among the many artists solicited we find in particular: Geneviève Asse, Pierrette Bloch, Pierre Buraglio, Alexander Calder, Edouardo Chilida, Le Corbusier, Sonia Delaunay, Julije Kniffer, Aurélie Nemours, Gustave Singier, Raoul Ubac, Victor Vasarely, Vieira Da Silva.
- At the same time, the "New Tapestry" movement emerged and was revealed to the public in 1962 at the first International Tapestry Biennale in Lausanne. This movement is characterized by a renewal of techniques, mixing traditional European and Amerindian inspirations, as well as the use of new materials. The tapestries become true textile sculptures. From two-dimensional that they were for centuries, tapestries become three-dimensional with a freedom of weaving that emancipates itself from traditional techniques. "Tapestry was traditional, two-dimensional, ultra-technical and bourgeois. Here it is dusted off and subversive! The artists who represent this movement include: Josep Grau-Garriga, Gleb, Jagoda Buic, Olga De Amaral, Alfred Manessier.
Dossier de Presse de l'Exposition
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